Les certifications habituelles dans le monde de l’Agilité ont le même fonctionnement que celles issues de nombreux autres domaines. Elles s’inscrivent dans un business model particulier et engagent ceux qui accordent de la légitimité au label certificateur. Au-delà du regard que nous avons sur ce fonctionnement, nous avons aussi – en tant que collectif aguerri – des propositions à faire dans ce domaine.
Postulat de départ
Les certifications dans le domaine de l’Agilité pourraient être vues autant comme des clés qui ouvrent des portes que comme des freins. Une certification est censée assurer la qualité de la formation de quelqu’un : un cursus a été suivi sur une durée donnée, et l’intégration de ce cursus a été testé par des gens aptes à vérifier le niveau de la personne qui souhaite être certifiée. Cette phrase tombe sous le sceau de l’évidence et tant mieux : nous y reviendrons plus loin.
Si nous pouvons être d’accord sur ce fait, nous comprenons que les entreprises cherchent à embaucher (pour une mission ou pour un poste salarié) des personnes « certifiées ». Tout le monde préfère s’offrir le meilleur et c’est bien légitime. Nous partageons cette envie de côtoyer l’excellence aussi. En toute saine logique, un certificat en Agilité est donc la preuve que la personne qui en dispose a démontré son savoir-faire.
Premier regard critique sur ce postulat de départ : nous connaissons des gens qui ont préféré se former et pratiquer l’Agilité sans chercher la certification, et qui sont également excellents dans leur travail. Dès lors, la logique qui voudrait que « la certification est le Graal » prive les entreprises de professionnels doués au nom d’un « papier ». Plutôt que d’ouvrir les portes, la certification devient un frein ou une obligation dans la carrière d’un agiliste compétent et dans le progrès des entreprises qui se seront privées de ses talents.
Certification et business
Les organismes certifiants américaines ont un business à gérer mais regardons les conséquences d’un business model sur la réalité locale de notre secteur. Quand un organisme se doit d’être rentable, il force ses prix et les durées de formation: ses services peuvent donc devenir inaccessibles. Par ailleurs, cela pousse les formateurs à axer leur formation sur la réussite de la certification sur une mémorisation court terme plutôt qu’une formation axée sur l’ancrage par le ressenti et l’expérience. Certains organismes de formation peuvent passer jusqu’à un jour sur les deux jours de formation a driller les participants à réussir les questionnaires préparatoires plutôt que d’en comprendre les fondements, juste pour assurer la réussite d’une certification en ligne auprès de ces organismes certifiants.
La suite de cet article se trouve dans l’article Certification Hub@Agile : Pourquoi pas ? (partie 2).